Un goût de cannelle et d’espoir de Sarah Mc Coy
« Un goût de cannelle et d’espoir » se révèle une formidable leçon de vie. Une écriture très fluide se met au service d’une lecture one-shot pour un roman plein de bienveillance. Je ne vais pas résumer l’histoire du livre mais vous dire pourquoi j’ai aimé sa lecture.
Trouver le courage d’avancer malgré le poids du passé et affronter ses vérités
Attirée par la couverture très feel-good story de l’édition Collector, j’imaginais une histoire à la Jenny Colgan. Le point de départ est nettement plus oppressant. Entre l’Allemagne nazie en 1945 et le Texas aujourd’hui, le roman nous livre des secrets bien enfouis et laisse toute sa place à l’espoir à condition de savoir tirer les leçons du passé.
Les marques sur nos vies sont comme des notes de musique sur une page : elles chantent une chanson
Deux histoires en parallèle
D’un côté, il y a Elsie, jeune fille de 17 ans dans l’Allemagne nazie, la fille du boulanger. On la retrouve 60 ans plus tard au Texas perpétuant la tradition familiale dans sa boulangerie d’El Paso. De l’autre, Reba, journaliste, venue interviewée Elsie pour un article sur les traditions de Noël, essaie de surmonter son histoire familiale. L’amitié entre ces deux héroïnes va être l’élément déclencheur pour échapper aux mensonges et se libérer d’un passé douloureux.
Une boulangerie comme trait d’union entre deux époques
The Baker’s daughter dans la version anglaise met bien l’accent sur ce lieu d’attache, plein de beaux souvenirs. C’est d’abord la boulangerie familiale à Garmish, Schmitt Bäkerei, où Elsie renonce à l’insouciance de sa jeunesse une veille de Noël. Puis, en 2007, la boulangerie d’Elsie à El Paso représente un personnage à elle-seule avec ses délicieuses spécialités allemandes telles que les Lebkuchen et autres Brotchen. Effluves de cannelle et de sucre chaud ravivent les souvenirs douloureux et apaisent les âmes en peine.
Un format d’écriture original au service de la nostalgie
Le format d’écriture est très agréable. Il alterne le récit entre passé et présent. Il y a aussi des lettres, des e-mails et même des recettes.
Les gens se languissent souvent des choses qui n’existent pas, des choses qui ont été mais ne sont plus.
Dire que j’ai adoré ce livre au-delà de mes attentes ? Oui. C’est une belle leçon de vie à travers l’histoire de ces femmes fortes qui ont dû faire des choix douloureux dans des temps difficiles. Les personnages secondaires, Jane, la fille d’Elsie, et, Riki, le presque fiancé de Reba, très attachants, déploient beaucoup de patience et de tendresse dans leur parcours de vie pour accompagner, équilibrer et comprendre avec bienveillance les deux protagonistes.
Vous reprendrez bien un Lebkuchen ?