S’aimer enfin de Christophe Fauré
S’aimer enfin est tout simplement la prise de conscience de son auteur qu’il est résolument nécessaire de s’aimer soi-même pour mieux aimer les autres. Un constat tout bête en théorie que Christophe Fauré a fait sien après un cheminement spirituel de 2 ans qui va redonner tout son sens à sa vie
Après une enfance inconsciemment suicidaire dans un contexte familial dépressif, Christophe Fauré a compris la nécessité d’installer le spirituel au sein de son quotidien. Il devait se sortir de l’impasse dans laquelle l’avait entraîné son besoin de sauver le monde né de son impuissance d’enfant face à la vague dépressive qui submergeait sa mère. C’est alors qu’ il entame un parcours spirituel à Dhagpo Kagyu Ling, centre d’études et de méditation bouddhiques en Dordogne. En prenant ses vœux de moine temporaires, il s’immerge dans une solitude choisie. Un pèlerinage riche d’enseignements en Inde va ensuite le guider dans son choix de vie.
La vie nous refait passer par les mêmes chemins, les mêmes situations jusqu’à ce que nous comprenions.
Se méfier des apparences
Malgré des signes extérieurs de réussite incontestable, le syndrome de l’imposteur a fait surface. Il a lentement distillé son poison jusqu’à fissurer le bel édifice social et professionnel que l’auteur s’était construit. On retrouve ici la puissance des faux-semblants. Reconnaître les choses telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles soient est difficile.
Il faut du courage et beaucoup de lucidité pour accepter de faire table rase de ses acquis, pour partir à la recherche de soi et retrouver la boussole intérieure qui donne du sens à sa vie. C’est pourtant le récit de ce pari fou et réussi que nous livre l’auteur.
Quant le syndrome de l’imposteur prend le contrôle
Se croire obligé de tenir un rôle pour lequel on n’est pas forcément taillé peut se révéler dévastateur. Tel fût le cas pour Christophe Fauré.
Enfant, il a dû affronter, tout seul, le divorce de ses parents et la grave dépression de sa mère. Pour faire face à la situation et soutenir cette dernière, il s’est enfermé dans un rôle de sauveur. Cet état se prolongera jusqu’à l’âge adulte.
Très impliqué dans l’association AIDES auprès des malades du Sida, Christophe Fauré était intervenant dans une unité de soins palliatifs. Psychologue, il venait en aide aux autres sans se ménager oubliant de s’aider et de s’aimer lui-même au passage. Cette confrontation permanente au chagrin, à la culpabilité, aux regrets, aux non-dits, aux situations de deuil va contribuer à installer ce sentiment de dérive intérieure refoulé par l’auteur.
Le saut dans le vide pour tout lâcher
Quant le vase est plein, que la coupe déborde, qui n’a pas une fois pensé à tout lâcher ?
Lâcher son boulot, sa relation affective, ses amis, son logement parisien, le confort de ses habitudes, c’est la décision lentement mûrie prise par Christophe Fauré il y plus de 15 ans.
On fait face ici à cette volonté de tout laisser tomber que nombre de victimes du contemporain burn-out connaissent bien. Cette décision de tout laisser derrière soi est un sacré saut dans le vide. Les doutes sont forcément nombreux. Seule la puissance de l’instinct peut propulser l’être humain hors de sa zone de sécurité. On peut en trouver ici un récit très incitatif et courageux.
La spiritualité au service de la psychologie
Le « coming out spirituel » selon les mots de l’auteur va l’aider à comprendre sa fissure psychologique.
Ce que j’ai aimé dans cette dimension, c’est la prise de conscience de la portion congrue faite à la spiritualité dans nos vies agitées . Prendre le temps de réfléchir à ce que l’on est. Réfléchir à ce que l’on fait. Et surtout comprendre pourquoi on le fait devrait s’imposer à nous comme une bouée salvatrice au service de la psychologie.
Le cheminement proposé par Christophe Fauré dans son livre nous révèle comment spiritualité et psychologie l’ont aidé à apaiser ses souffrances.
Les enseignements d’une magnifique leçon de vie
Christophe Fauré a ramené de sa retraite périgourdine des enseignements que je vous laisse découvrir à la fin du livre.
J’ai particulièrement accroché à l’existence des paramitas, petites boussoles destinées à nous guider au quotidien. Je ne vous dévoile pas le contenu précis et très clair de ces enseignements.
Je crois vraiment qu’il appartient à chaque lecteur de les découvrir, stylo à la main pour souligner les passages qui seront à relire plus tard.
Les citations qui suivent illustrent chacune un de ces enseignements si précieux.
Enseignement #1
La liberté est avant tout un état d’esprit. Même dans les situations les plus extrêmes, il y a toujours un espace, si restreint soit-il, où notre liberté peut s’exprimer.
Enseignement #2
Prenez réellement soin de vous, avec effort, courage, détermination, en accrochant vigoureusement les wagons de votre vie à une locomotive qui a du sens.
Enseignement #3
La joie de constater qu’on peut spontanément faire du bien à ceux qui nous entourent par le simple fait d’aller à la rencontre de nous-mêmes.
Enseignement #4
Ne vous mettez jamais en position de regretter de ne pas avoir vécu.
Maintenant on peut passer à la pratique.
Bonne lecture !