Le 15 août, un pont entre deux rives
Le 15 août en France est devenu un pont entre deux rives. D’une fête religieuse traditionnelle, la fête du 15 août est devenu un passage rituel entre le monde des vacances et celui de la rentrée d’automne. Un peu comme un univers parallèle qui passerait de la couleur parfum Monoï au noir et blanc senteur Encre froide.
Dès la fin juin, pour un rendez-vous professionnel, une invitation à dîner ou une sortie à organiser, on entend souvent dire : Ok ! On voit ça après le 15 août.
Une impression de gel des obligations professionnelles ou mondaines se ressent indiscutablement tous les ans à la même époque. C’est vrai que cette année, la Coupe du monde de football a un peu perturbé la data.
N’empêche que le retour de l’été semble marquer une sorte d’engourdissement général programmé jusqu’au 15 août.
Le pont du 15 août
Ce pont-là existe bien. En terme de vacances, il mène à une pause estivale supplémentaire plus ou moins longue.
Au niveau de la vie de tous les jours, c’est un pont qui casse en deux notre perception de l’été. Avant c’est détente et liberté. Après, c’est le retour de la routine et des contraintes. Drôle de phénomène !
Le 15 août fait la bascule
Avant le 15 août, c’est les congés généralisés à tous les secteurs de la société. Automatiquement, un rythme de croisière se met en place renforcé par la pesante canicule. Tenues d’été, quartiers d’été, horaires allégés …
Puis, tout d’un coup, on a l’impression que les jours sont vraiment plus courts, les jours un peu moins lumineux. Le premier lundi qui suit le 15 août semble peser des tonnes. Les gens qui souriaient facilement quelques jours plus tôt se renfrognent pour un rien.
Après le 15 août, j’ai comme l’impression que les gens ont oublié leur été.
Le 15 août, c’est le retour de la face forcée de la société, celle qui râle, qui baisse la tête, ne dit plus bonjour, merci, au revoir.
Au 15 août, notre rythme biologique pressent le changement
Cette simple date, la mi-août, a une importance capitale dans notre vécu collectif.
Qui ne se souvient pas enfant avoir dû reprendre petit à petit à partir de la mi-août des horaires mieux réglés? Ou encore, recommencer à se familiariser avec les tables de multiplication, les accords de participes, les chaussures fermées et la brosse à cheveux?
Des années plus tard, la mise en condition ne concerne plus les mêmes situations mais l’objectif reste le même. Revenir à un mode de vie soit disant plus en phase avec un quotidien réglé au millimètre.
Au lieu de penser à la chance d’avoir vécu un bel été ou pour le moins profiter de ses atours, les gens se plaignent qu’ils soient déjà fini.
Inconsciemment, beaucoup se sentent obligés de reprendre les habitudes délaissées pendant la période d’été. Étonnamment, cela les rend tendus, moins réceptifs.
Penser le 15 août comme une ouverture et non comme une cassure
Tout est question de pensée.
Ce n’est pas le passage du 15 août qui est difficile, c’est la pensée que cela entraîne.
Penser que les beaux jours de l’automne avec ses couleurs et sa douceur vont arriver transforme le 15 août en pont entre deux belles saisons.
Quant aux habitudes retrouvées, si elles sont si désagréables, plutôt que les subir il vaudrait mieux essayer d’en changer. Agir au lieu de subir rendra la situation plus agréable à vivre.
Alors, au 15 août, on respire un grand coup, on relâche et on continue à profiter de chaque instant sans culpabiliser.
Bon 15 août !
Photo à la Une Unsplash – Tim Bogdano