Dans la transparence du temps de Leonardo Padura, il est question d’une Vierge noire aux origines incroyables mais surtout de La Havane, et de Cuba, qui sombre peu à peu loin de ses illusions révolutionnaires. Tandis que Condé enquête, l’île tente par tous les moyens de rester dans la course.

La transparence du temps de Leonard Padura

Alors qu’il approche de son 60ème anniversaire, Mario Condé broie du noir. Mais le coup de fil d’un ancien camarade de lycée réveille ses vieux instincts.

Au nom de l’amitié (mais aussi contre une somme plus qu’honorable), Bobby le charge de retrouver une mystérieuse statue de la Vierge noire que lui a volée un ex-amant un peu voyou. Condé s’intéresse alors au milieu des marchands d’art de La Havane. Il découvre les mensonges et hypocrisies de tous les « gagnants » de l’ouverture cubaine, ainsi que la terrible misère de certains bidonvilles en banlieue, où survit péniblement toute une population de migrants venus de Santiago.

Les cadavres s’accumulent et la Vierge noire s’avère plus puissante que prévu. Elle a traversé les siècles et l’Histoire, protégé croisés et corsaires dans les couloirs du temps. Condé, aidé par ses amis, qui lui préparent un festin d’anniversaire somptueux, se retrouve embarqué lui aussi dans un tourbillon historique qui semble répondre à l’autre définition de la révolution : celle qui ramène toujours au même point

Un attachement sans faille à La Havane

Dans ce livre, Leonardo Padura dresse avec une lucidité sans concession un portrait plutôt noir de La Havane. La ville où chacun doit s’approprier de force son destin au risque de voir ses espoirs démontés un à un, c’est sa ville.

Il le dit lui-même : il est de La Havane et encore plus de Mantilla, le quartier où il a grandi et où est encore toute sa vie aujourd’hui. L’amour profond de l’auteur pour sa ville transcende sa description des quartiers et d’un mode de vie entre résignation populaire des plus démunis et combines (très) lucratives des privilégiés du système.

L’amertume accumulée au fil des ans face aux idéaux perdus de la Révolution touche de plein fouet l’entourage de Mario Condé. Les promesses de l’histoire ne sont plus qu’un souvenir. Les jeunes générations n’entendent pas subir le système mais plutôt l’apprivoiser à leur avantage. Malgré cela, le personnage de Mario Condé (le comte) n’imagine pas vivre ailleurs.

Dans la désillusion et l’incompréhension, Condé et Padura sont indissociables dans leur attachement sans faille à leur Havane chérie.

Leonardo Padura est un raconteur émérite. Il nous laisse sans répit suivre la trace de la Vierge noire dans l’Histoire (jusqu’au siège des Templiers à Saint-Jean-d’Acre). Si vous ne connaissez pas La Havane, il vous promène à travers les quartiers, vous fait découvrir sa cuisine, ses odeurs en déambulant du Parque Central jusqu’au Malecon.

Vous l’avez compris : j’adore cet auteur et surtout son attachement à sa ville même lorsque tout est remis en question. Et une carte de la ville n’est jamais loin de mon bouquin pour retrouver les sensations caraïbes découvertes il y a déjà … 10 ans !!

Vous aimez aussi les livres et la lecture ?

Sachez que c’est le vendredi que je poste un billet Passion Lecture pour partager mes coups de cœur. Je ne fais pas un résumé du bouquin. Je vous dis juste ce que j’ai aimé retrouver dans sa lecture.

A vous de découvrir les détails de l’histoire ou du récit.

Vous savez que vous pouvez retrouvez mes Passion Lecture ici 🙂