J’ai toujours cette musique dans la tête par Agnès Martin-Lugand
Parce que j’ai adoré lire Les gens heureux lisent et boivent du café, j’ai eu envie de retrouver l’univers sensible d’Agnès Martin-Lugand avec J’ai toujours cette musique dans la tête. Après un départ très soft, une spirale dévastatrice va s’enclencher. Pourquoi j’ai aimé cette lecture.
J’ai toujours cette musique dans la tête ou le mécanisme de la manipulation
Sans spoiler l’histoire, je peux juste vous dire que tout commence très bien. Des beautiful people à qui la vie sourit et que tout le monde envie. Yanis, architecte et Véra, sa femme, forment avec leurs trois enfants un couple idyllique aux yeux de leurs proches : Luc, le frère de Véra, boss taciturne de Yanis, et Charlotte, la meilleure amie de Véra.
Petit à petit, l’auteure va tisser la toile de la manipulation à travers le personnage un peu trop parfait de Tristan, investisseur en affaire avec Yanis. Insidieusement, elle nous fait vivre la spirale infernale destinée à engloutir le bonheur familial de Yanis et Véra.
Agnès Martin-Lugand tire les ficelles avec une subtile efficacité
Ce qui est frappant dans ce livre, c’est qu’on se dit : Non, c’est pas possible, ça ne peut pas arriver, c’est trop gros.
En fait, tout se passe par petites étapes. D’infimes situations à de minuscules détails, la somme de tous ces petits déclencheurs finit par produire un effet papillon dévastateur.
Agnès Martin-Lugand nous propulse spectateur révolté mais impuissant de ce jeu de dupes
C’est vrai que le personnage attachant de Yanis m’a un peu navré par sa naïveté à tomber dans le panneau. Son manque de lucidité est certes compensé par son enthousiasme et sa féroce volonté de faire ses preuves.
Les rapports entre les trois personnages, Yanis, Véra et Tristan, se vivent comme des montagnes russes à tir croisé. La méfiance de l’une fait place à la reconnaissance inquiète quand l’enthousiasme incontrôlable de l’un doublée d’un confiance aveugle débouche sur une révolte stupéfaite mais combative.
Agnès Martin-Lugand nous apporte ici une flamboyante démonstration que derrière une heureuse providence peut parfois se cacher la main du diable.
La fragilité des belles choses de la vie se révèle magistralement jusque dans les dernières pages.
2 Comments
Isalès - Les Jolies Quinquas
Hello Swanee Rose ! Je suis ravie de ce conseil, ton article me donne très envie de découvrir cette auteure. Je dois justement prendre un nouveau livre aujourd’hui car j’ai quasi terminé « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut que j’ai bien aimé. J’adore ton blog que je découvre petit à petit. Bon week-end!
Swanee Rose
Hi Isalès ! Merci pour ton commentaire, j’apprécie beaucoup. Je te conseille vraiment de lire aussi Les gens heureux lisent et boivent du café. Très agréable aussi à lire et l’Irlande en arrière-plan.
Je prépare un billet sur ma PAL pour le mois d’août avec des relectures (bouquins adorés et retrouvés dans la bibliothèque familiale) et nouveautés de l’année.
Très beau week-end à toi entre chill et … lecture ??