Ecouter le silence de la ville
Les rumeurs de la ville se sont tues. Il a suffi d’un bouleversement imposé à notre quotidien pour faire taire le brouhaha citadin. Et si on écoutait le silence de la ville?
Ecouter le silence de la ville
Exit le vrombissement de la circulation, le vibrato des moteurs emballés, les claquements de portières, les alarmes des klaxons énervés.
Un silence urbain aspire notre inquiétude confinée. Dans un monde devenu de plus en plus bruyant, paradoxalement, les sons avaient perdu leur sens.
Un silence assourdissant
Passez quelques heures dehors et tendez l’oreille. Un silence assourdissant envahit notre espace mais… en tendant l’oreille, un murmure poétique prend très vite le relais. Comment avions-nous oublié cette douce mélopée ?
Le bruit compact de la ville avait aspiré tous ces sons pourtant familiers mais indissociés du vacarme permanent :
- les concerts incessants des oiseaux rassurés,
- le claquement de volets mal accrochés,
- le froissement des jeunes feuilles bousculées par le vent,
- le souffle tiède des branches ondulantes,
- le chuchotement des insectes bourdonnants,
- le vibrato des tondeuses à gazon,
- le crépitement de l’averse sur le gravier.
Le chant du coq
Sortie très tôt hier matin pour cueillir les premières lueurs de l’aube, justement pour profiter de l’orchestre niché dans les arbres, un son longtemps associé au meuglement des vaches et au tintement des cloches est sorti de je-ne-sais-quel-poulailler urbain. A plusieurs reprises, un tonitruant cocorico a résonné.
Limpide et surréaliste, le chant du coq reprenait ses droits en ville le temps du confinement. Plus vraie que jamais la phrase de Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans Le Guépard
Il faut que tout change pour que rien ne change.
Prenez bien soin de vous et de vos proches #restezchezsoi