Donne moi la main pour traverser de Marion Ruggieri
On tient le petit livre Donne-moi la main pour traverser de Marion Ruggieri au creux des mains comme on essaie de retenir une poignée de sable mouillé au bord de l’océan. Au final, il ne reste ni la mort, ni la vie, juste des souvenirs. Avec tendresse et appréhension, Ma Rion fait ses adieux à son amie Ma Nuèle.
Les adieux élégants d’Emmanuèle Berheim
Se sachant condamner, l’héroïne de Marion Ruggieri, Emmanuèle Berheim choisit son scénario final. Un peu rude pour l’auteure, cette volonté laisse toutefois admiratif. Celle qui appartient à la race des seigneurs met tout en oeuvre pour partir dans la dignité et sans regret d’où le défilé de ses amis à son chevets pour lui dire adieu. Je dis Respect.
La mort n’est ps un secret. C’est un mystère, en plein jour, en pleine lumière. Tout comme l’innocence.
L’hommage exutoire de Marion Ruggieri
Tu me regardes comme pour la dernière fois, sauf que c’est la dernière fois.
Avec ce récit de 90 pages, Marion Ruggieri rend un vibrant hommage à son amie qui force son respect par l’élégante mise en scène des ses adieux à l’hôpital Bichat. Troublée par le choix d’Emmanuèle Berheim de choisir sa sortie, l’auteure est confrontée à ses propres peurs et à la fugacité de l’existence qui ne laisse pas le temps de dire et de faire ce que l’on voudrait.
La transmission entre les deux femmes est gracieuse et aérienne. Rien n’est pesant, ni compliqué. Le conseil tacite de vivre intensément jusqu’au dernier souffle saupoudre le récit.
J’ai lu cette histoire comme la volonté de passer un flambeau, de transmettre pour prouver que la vie continue de battre au-delà des êtres chers disparus. Tant qu’il reste les souvenirs, ils continuent à nous accompagner.
