Cuisiner, c’est tendance

Cuisiner, c’est tendance

Depuis presque 1 an, le retour à nos racines culinaires avec la préparation de plats simples, sains, à base de produits de saison s’inscrit comme un fondamental de l’art du continuer à bien vivre. Avec le premier confinement du printemps 2020, la ruée vers des produits de base comme les farines, les sucres, les poudres à lever a symboliquement marqué le passage vers un retour essentiel en cuisine.

Quand je dis « les », vous l’avez certainement constaté aussi, c’est qu’on a découvert dans les rayons, à l’occasion des sorties autorisées, des tas de farines (maïs, riz, seigle, sarrazin, épeautre, pois cassés, châtaigne, bio …) et de sucres (brun, de canne, blond bio, de fleur de coco, rapadura, muscavado, turbinado …).

Cuisiner
La Situation (si, si, on dit comme ça avec une majuscule pour éviter le mot « crise sanitaire ») a eu cet effet fédérateur de réconcilier les cuisiniers des villes (adeptes de Vite fait-Vite mangé) et les cuisiniers des champs (sélectionner, éplucher, mitonner, telles sont les enseignements transmis par leurs ascendants ).

Cuisiner ou le retour aux sources

Rappelons que le savoir-faire gastronomique français, fleuron de notre patrimoine, tant envié sur tous les continents, a traversé les siècles.

Les figures emblématiques de cette gastronomie sont une inspiration intemporelle. Pour ne citer que ceux qui me reviennent en mémoire. Auguste Escoffier, figure emblématique du Ritz et du Carlton de Londres, créateur de la Pêche Melba en 1893, a laissé son empreinte avec la fondation éponyme. Le surnom de Guillaume Tirel dit Taillevent, auteur du plus ancien livre de cuisine rédigé en français en 1350, se retrouve en lettres d’or au fronton du prestigieux restaurant gastronomique de la rue Lamennais à Paris. André Pic, un des trois grands chefs français de l’entre-deux guerre, fondateur du restaurant gastronomique « La Maison Pic » à Valence a confié à sa petite-fille Anne-Sophie l’honneur de perpétuer la tradition familiale.

Ces grands noms ont ouvert la voie à l’élite de fameux et plébiscités maître-queux : Paul Bocuse, Alain Ducasse, Lucien Vanel, Joël Robuchon, Bernard Loiseau, Guy Savoy, Thierry Marx, Michel Guérard, Alain Senderens, Marc Veyrat, Christian Constant, Hélène Darroze, Cyril Lignac…(liste non exhaustive bien évidemment).

Donc à la base, on est sensées savoir trouver l’inspiration (à défaut du temps) pour cuisiner.

Cuisiner, c'est zen

Comment en sommes-nous arrivées à trouver remarquable cet art de cuisiner que les générations passées cultivaient obstinément au quotidien sans en faire tout un plat ?

Au fil des années, la Cuisine, pièce névralgique de tout habitat, avait laissé place à un espace design, « à l’américaine » équipé en matériel high tech programmable. Bien enfouis le délicieux fumet d’un coq au vin, le doux crépitement du gratin dauphinois maison ou encore la tiédeur alléchante d’une tarte tatin.

Cuisiner
Au début des années 2000, émissions télé avec des chefs starisés et des amateurs virtuoses suivies par les réseaux sociaux ont donné des ailes à l’expression culinaire des moins audacieuses.

Cuisiner n’est plus subi par la maîtresse de maison comme une aliénation conforme à l’archétype familial traditionnel. Il s’agit pour toutes celles et tous ceux qui s’y adonne d’une expression de « zénitude » en réponse au rythme de vie aveuglant et épuisant que nous nous croyons obligés de nous imposer.

Cuisiner c'est faire plaisir et se faire plaisir

Un degré supplémentaire a bien été franchi en 2020.

Le mijoté-maison est revenu en force. La cocotte en fonte est (re)devenue notre BFF. La fabrication de pain maison a ouvert le champs de tous les possibles. Il suffit de peu. Que le cordon bleu qui sommeille en chacun de nous extirpe de son enfance les traditions familiales culinaires et sa cohorte d’ustensiles émotionnels ! 

Un seul mot d’ordre : se faire plaisir en cuisinant et faire plaisir en partageant. C’est le nec plus ultra de la générosité et de la convivialité en cuisine.

Comme tout le monde, j’ai testé le pain, la pâte à pizza, la foccacia, la pissaladière (ça c’est à cause d’une erreur de commande au drive qui a déposé 8 kg d’oignons dans ma cuisine). Comme tout le monde, j’ai aimé faire du pain et tester des recettes. Et je continue. La tendance d’hier est devenue le rituel d’aujourd’hui. Qui s’en plaindrait ? Il ne reste plus qu’à cocher l’option « tablées familiales » pour retrouver le plaisir de partager.

Cuisiner

Et vous,  quelle est votre inspiration préférée en cuisine ?

  • Recettes du monde pour des saveurs sans frontières
  • Cuisine régressive pour des plaisirs gourmands déculpabilisés
  • Petits plats économes pour bien manger sans se ruiner
  • Secrets de grands-mères pour actualiser et transmettre nos traditions culinaires
  • Ateliers pour petits parce qu’ « Aux âmes bien nées … »
  • Menus décomplexés pour les Nuls
  • Gastronomie de bistrot pour perpétuer l’usage de la nappe en Vichy et des cocottes en fonte …

Après la vogue de l’art de cuisiner ? Je vous parie que la prochaine tendance remettra au goût du jour les arts de la table. Bien recevoir pour le plaisir de ceux que l’on aime, trop hâte !

Un abbraccio

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